Comme Tavae – le fameux pêcheur Tahitien* – les vents et les courants nous ont portés à Aitutaki. On s’est un peu servi du GPS aussi. C’est une des îles les plus isolées du monde. Il y a quand même un aéroport, par contre au départ de Paris il faudrait prendre 4 avions à la suite avant d’atterrir ici.
Mopelia (Maupihaa en polynésien) est le dernier lagon de polynésie française avec une passe avant les îles Cook. Une passe toute petite et étroite, pas de piste d’atterissage, le bateau de ravitaillement vient une fois par an pour collecter le copra récolté par les quelques familles qui vivent sur l’île et apporter un peu d’essence.
Donc, peu de gens viennent ici; seulement quelques voiliers de passage, en route pour les îles Cook ou Tonga, font un court arrrêt.
Pour nous c’est le paradis, on ramasse des noix de coco, on fait de la chasse sous-marine, on pêche des Maoa (bigorneaux géants) et des langoustes. Plein de langoustes qu’on attrape de nuit sur le platier de corail – la fameuse pêche au lampareau.
Nous quitons Bora Bora et faisons cap vers la Nouvelle Zélande aujourd’hui pour une arrivée probable fin novembre. Nous avons prévu de nous arrêter en route à Mopelia (dernier atoll de la Polynésie Française en allant vers l’Ouest), puis Aitutaki (dans les Iles Cook), puis enfin au royaume des Tonga.
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Marc nous a rejoints à Tahiti pour de paisibles petites vacances sous les cocotiers.
Enfin, paisibles mais actives. Pour tout dire Marc est arrivé motivé et a donné le rythme d’entrée: première journée, après une petite nuit de sommeil pour ratrapper le décalage horaire, on va faire un petit tour en voiture pour visiter l’île. Question: on fait la marche pour aller à la cascade? Pendant que Jean-Paul, Stephanie et Jean hésitent, Marc tranche: « B’en maintenant qu’on est là, on y va! »
Il y a une deuxième cascade un peu plus grande un peu plus loin, on y va aussi? Marc motive les troupes: « Maintenant qu’on est là, on y va! »
Voilà, ça pose le rythme pour les vacances sous les cocotiers. « Maintenant qu’on est là, on y va! » On a tout fait à fond.. randonnées dans la montagne à se perdre sur des chemins envahis de végétation, plongée avec les requins, la fête polynésienne, même les journées alongés sous les cocotiers à s’arracher le Picsou Géant étaient intenses.. en relaxation!
Tahiti
Il ne faut pas trop écouter les polynésiens des Gambiers et des Tuamotus, Tahiti ce n’est pas si terrible et pas si pollué. On pourrait y survivre! Tahiti est une île sympa, très verte, avec une unique route qui en fait le tour, une grande ville où on trouve tout (Papeete), des villes plus petites ici-et-là en bord de mer, un joli lagon et de belle balades en montagne. Voici quelques images qui complètent celle publiées dans l’article des vacances de Jean-Paul.
Puis on a mis le cap sur Moorea qui est à 15 miles de Tahiti. Moorea, c’est le rève Tahitien. Quand on habite à Tahiti, on va en vacances à Moorea. Moorea est un peu plus petite que Tahiti, beaucoup plus calme, beaucoup plus isolée, encore mieux préservée, avec de belles baies que Cook avait choisies lors de ses escales en Polynésie.
Une magnifique randonnée rejoint deux baies de l’île en passant par la montagne.. pour trouver le chemin il faut demander sa route au départ du petit village de la baie de Cook, faire la moyenne des avis sur la direction à prendre, puis se lancer.. jusqu’à l’arrivée dans la montagne où il faut bien admettre qu’il est facile de se perdre! En images:
En images une de nos plongées dans le lagon avec les raies armées et les requins pointes noires. Ici ils abondent et tournent autour de nous. A quelques mètres des polynésiens nourrissent les raies. On regarde quand même à deux fois avant de se mettre à l’eau! Mais bon, comme dirait Marc: « Maintenant qu’on est là, on y va! »
Le Tiki Village est une reproduction de village polynésien où on peut découvrir le mode de vie traditionnel. Comme on était en avance on a aidé à préparer le four polynésien. Il faut être très en avance car les plats cuisent pendant 6 heures! Mais bon, comme le thème des vacances c’était « Maintenant qu’on est là, on y va! », on n’a pas raté l’occasion. On n’a pas raté non plus la soirée avec les dances Polynésiennes. Hello to you!
Une belle ballade au Belvédère, beau point de vue, d’où on peut voir les deux baies où on a été ancré pendant la plus grande partie du séjour à Moorea. A droite du mont Rotui la baie de Cook et à gauche la baie d’Opunohu.
Papa nous a rejoints par la voie des airs à Hao qui fut une base militaire du Centre d’expérimentation du Pacifique pour les essais nucléaires français. Pour plus de détails, c’est ici: http://fr.wikipedia.org/wiki/Hao..
Grâce à Eric et Thérèse, j’ai pu accueillir papa à la polynésienne avec les colliers de fleurs.
Pas de répis pour les braves. Papa étant en forme le lendemain de son arrivée, nous avons pris les vélos pour faire une ballade vers le nord de l’île. L’aller fut facile avec le vent dans le dos mais le retour… les 4 km de la piste d’atterrissage de l’aéroport étaient très, très longs ! Une petite baignade en cours de route s’est imposé!
Le sud de Hao est pratiquement désert mis à part 2 famille qui font du coprah (récolte de la chair de noix de coco utilisée pour la fabrication du monoi). La pêche est donc essentielle pour se nourir..
Tahiti se compose de « Tahiti Nui » (la grande Tahiti) et Tahiti Iti (Petite Tahiti) qui sont reliées par un petit bras de terre (132 km de côtes). Nous avons loué une voiture et en route!
La Polynésie française, enfin! On commence la découverte des îles par les Gambier. C’est l’atoll le plus au sud-est de la Polynésie française. Il est composé d’une île principale, Mangareva, de trois petites îles et de motus (îlots se trouvant sur la barrière de corail).
Après nos 22 jours de navigation depuis Clipperton, le plus haut sommet de Mangareva, le mont Duff, a émergé de l’horizon au petit matin.
Les îles Gambier furent peuplées à partir du XIIe siècle de notre ère. Beaucoup plus tard, le pirate anglais Edward Davis en 1687 aurait aperçu l’île de Mangareva, mais c’est finalement le 24 mai 1797 que le navigateur britannique James Wilson la découvre. Naviguant avec son équipage et quelques missionnaires…. bon, allez, on arrête de recopier Wikipedia.. pour la page d’histoire allez directement à ce lien: http://fr.wikipedia.org/wiki/Îles_Gambier
Mangareva
Une fois l’ancre jetée devant le village de Mangareva, Rikitea, nous avons mis pieds a terre. Nous avons été accueillis par une grande agitation. En effet, le Taporo, cargo de ravitaillement qui ne passe qu’une fois par mois, est amarré au quai du village et décharge des containers.
L’école aussi était animée. Nous sommes arrivés pendant la semaine culturelle organisée pour les enfants. Ci-dessous, les enfants s’initient à la dance traditionnelle Mangarévienne.
Le mont Duff est, comme je vous le disais, le plus haut sommet des Gambier et se trouve sur l’île principale Mangareva. Il s’élève a 441 m d’altitude. Il est possible d’y monter par un étroit chemin de terre s’il n’a pas trop plu les jours précédents. Après 1h30 d’ascension, on découvre un magnifique panorama de l’atoll.
Taravai est la deuxième île des Gambier en superficie. Elle comptait autrefois plusieurs centaines d’habitants; elle n’est habitée aujourd’hui que par 3 adorables familles qui nous ont fait découvrir leur île: jardins, potager, chapelle, lieu de plongée, pêche aux coquillages,..
La fausse passe est un ancrage a l’est de l’atoll, au sud de l’aéroport. On y va pour la pêche à pied de nuit lors de la marée basse sur le platier coralien. Nous y avons trouvé un « point-point », crabe avec des taches rouges (très bon sur une pizza!).
On est arrivé en Polynésie depuis début Avril 2013.. Vous l’avez tous remarqué, on n’a pas été très fort sur la mise à jour du site jusque là. Mais on va essayer de rattraper le retard. Commençons par la traversée..
On a déjà posté des messages par téléphone satellite au cours de notre traversée.. voici un petit flash-back en images..
En violet sur cette carte, le trajet enregistré par l’ordinateur de bord, soit 3200 miles parcourus en 27 jours, avec une escale de 4 jours à Clipperton (voir article sur Clipperton).
Les 600 miles entre Manzanillo et Clipperton ont été paisibles avec une petite brise portante. Sur la première photo, on voit les fils de pêche dans notre sillage (en regardant vraiment bien – en agrandissant ça aide aussi), puis le bateau en vent arrière avec les voiles en ciseau (le génoi et la grand voile sont chacune d’un côté).
Sur la capture d’écran d’ordinateur ci-dessus, la toute dernière technologie pour éviter les collisions en mer est en oeuvre. Le Letty est le bateau rouge qui va vers le sud (le bas de l’écran). A notre ouest (gauche), un pétrolier fonce droit vers nous à la vitesse de 12 nœuds, enfin presque vers nous, car on voit qu’il a déjà dévié sa route pour nous éviter. L’astuce pour faire détourner les pétroliers, c’est l’AIS (système d’identification automatique) qui relaie identité, position, vitesse, et cap. Pratique pour les quarts de nuit.. de jour, c’est un fou qui fait la vigie. On parle de l’oiseau bien sûr.
Après 5 jours de navigations, Clipperton est en vue. Nous apercevons l’unique rocher d’assez loin, puis les cocotiers, et la célèbre stèle où un drapeau breton ne va pas tarder à flotter (voir l’article sur Clipperton).
Le jour de notre départ de Clipperton, nous pêchons autour de l’île pour emporter du poisson frais pour la suite de la traversée. C’est une des eaux les plus poissonneuses du monde, pourtant ce n’a pas été facile d’attraper du poisson. Pour une fois, ce n’est pas par manque de touches, mais car les poissons cassaient nos bas de lignes (trop gros, trop de dents). Le temps de comprendre qu’il fallait monter la ligne en 100kg avec un bas de ligne en acier.. et hop, un beau thazard était remonté à bord (en pose avec Stéphanie).
En partant, on a pris une dernière photo de l’île et du camp de radio-amateurs (http://www.cordell.org/CI/CI_pages/CI_Team.html) maintenant complètement installé (à droite des cocotiers) – Les oiseaux de Clipperton n’avaient vraisemblablement pas vu autant de monde depuis des années.
Au large de Clipperton, on s’est fait accompagner pendant un bout de temps par les dauphins, et par un banc de carangues. Cela va paraître incroyable: le banc de carangues nous a suivi jusqu’aux gambiers, pendant 2600 miles, 22 jours en plein océan.
Puis on a passé l’ICTZ (Zone d’Interconvergence Tropicale) – appelé pot-au-noir dans l’Atlantique. C’est la zone où les alizés de l’hémisphère Nord et de l’Hémisphère sud se rejoignent (enfin quand il y a du vent). C’est en tout cas une zone renommée pour ses grands calmes, mais aussi ses grains et ses orages. On a tout eu, en images ci-dessus. Sur la photo bien grise, on voit nettement les cellules orageuses. Quand une cellule approche, il y a 3 options: prendre un ris et installer les seaux sous les voiles pour récupérer de l’eau de pluie, éviter la cellule si on la voit assez à l’avance, aller directement dessus pour espérer avoir plus de vent (raisonnement assez faux car à l’arrière de la cellule, c’est calme encore plus plat, voire vent contraire). On a passé environ une semaine dans cette zone – au bout de deux jours, on n’emploie plus que l’option 1. Après 3 jours, c’est l’option 1-bis.. on ne met plus les seaux et on garde le ris en permanence. Après 5 jours, on démarre le moteur et on se casse!
Désolé, on n’a pas de photos de l’équateur à montrer. Elles sont toutes chiantes, du style écran de GPS avec 00°00’00’, mer plate, pas de vent, le bateau qui roule un peu, une baleine qui passe au loin mais qu’on voit à peine. Allez, si, on en a un truc bien, mais c’est un film, celui où on partage notre repas de fête avec les carangues (ci-dessous). Repas de fête d’ailleurs fort bien accompagné par une bouteille de Chateau-Neuf-du-Pape conservée en calle depuis 3 ans pour cette occasion – merci Guillaume.
Le lendemain ou le sur-lendemain, alors qu’on avançait tranquillement vers les Gambiers, l’alarme de l’AIS (celle qui fait détourner les pétroliers) se déclanche. Deux bateaux de pêche font route directe sur nous, en plein Pacifique, au milieu de nulle part. On n’avait vu personne depuis les Gambiers à 1000 miles de là (et on ne verra aucun autre bateau jusqu’aux Gambier). On avance à 5 nœuds, eux à 10 nœuds, donc c’est évidemment à eux de se détourner. On allume la VHF, canal 16, au cas où – pas très bavard à 6 heures du matin, on attend qu’ils entament la conversation. Silence radio. Ils passent finalement 1 à 2 miles derrière nous. Juste assez près pour prendre une photo de celui qui passera le moins loin avec un zoom de 300mm. Ils sont finalement passés très loin, et on ne les aurait jamais remarqué sans l’AIS. Après seulement deux semaines en mer, on avait déjà complètement modifié notre perception des distances – et la zone de notre espace vital s’était élargie à tout ce qu’on voyait.
Les talents de couturière de Stéphanie et toute sa concentration (OK, il ne faut pas se moquer sinon elle tire la langue) sont mis en œuvre pour réparer la fine toile du Spi.. pas facile avec le mouvement du bateau.. réparation faite, nous voilà à nouveau sous spi.. pour entamer les derniers 1000 miles.
La partie la plus facile de la traversée fut la dernière. Les 1000 derniers miles, une fois l’équateur bien derrière nous, quand on est enfin entré dans le régime des alizés de l’hémisphère sud. La fin du voyage est aussi la partie la plus longue. Alors, on patiente..
Et puis un matin, c’est le dernier lever de soleil avant l’arrivée (ça on le sait en regardant la carte, alors on prend une photo souvenir). Et, une fois le coton matinal dispersé on aperçoit la terre promise!
Sur notre route vers la Polynesie Francaise se trouvait l’île de Clipperton. Impossible donc de ne pas s’y arrêter! 5 jours après avoir quitté la cote mexicaine, nous voyons des cocotiers se dresser devant nous.
Le lagon de Clipperton n’est pas ouvert, il faut s’ancrer à l’exterieur, autour de l’atoll. La profondeur aux alentours passe de 300 mètres a 20 mètres, là où commencent à se former les rouleaux..
On pensait trouver une île déserte et l’avoir pour nous tous seuls mais un camp s’établit: un groupe de 30 radio-amateurs est à terre. Ils vont monter plus d’une dizaine d’antennes radio.